- Mme Fella DADA soutiendra publiquement sa thèse : Mardi 17 juin 2025 à 14h , Université Paris XIII dénommée Université Sorbonne Paris Nord – IUT DE SAINT-DENIS-Place du 8 Mai 1945, 93200 Saint-Denis – SALLE – A-101
Spécialité : Sciences de gestion
Sujet : L’intégration des applications mobiles anti-gaspillage alimentaire dans les habitudes de consommation: une approche par les théories des pratiques sociales
Résumé :
Depuis le procès Eichmann de 1961, la captation des témoignages des victimes de la Shoah joue un rôle clé : le statut des témoins s’affirme socialement et historiographiquement. Il est attendu des témoignages qu’ils assurent non seulement la transmission d’une mémoire de l’événement, mais encore qu’ils en permettent la compréhension, qu’ils favorisent la production de savoirs. Ainsi, entrelacée avec la question de la progressive construction mémorielle de la Shoah en France, c’est aussi la construction d’une question d’enseignement et d’éducation qui est en jeu. L’ère des témoins ouvre certes une période propice à l’écoute et à la reconnaissance sociale des témoins, mais se double également d’une volonté d’apprendre des violences du passé, voire d’en tirer les moyens de prévenir les violences du futur. C’est à partir de ce constat qu’il fut question de comprendre la place des enfants dans ce processus de construction et d’appropriation de savoirs sur un passé traumatique. L’enjeu est de proposer une histoire « à hauteur d’enfants », tant par les sources et le terrain mobilisés (littérature pour la jeunesse, écoles et musées-mémoriaux) que par une réflexion de fond sur le rôle de l’empathie comme vecteur de compréhension rationnelle de l’histoire par les enfants. L’étude de trois rôles majeurs dans lesquels sont placés les enfants (passeurs de mémoire ; gardiens du passé et garants de l’avenir, enquêteurs) permet enfin une analyse de l’évolution des enjeux et des pratiques de transmission d’un passé traumatique. Alors, comment des enfants de 10 ans peuvent-ils appréhender ce passé sensible ? Les pratiques d’enseignement et de médiation à l’oeuvre, de même que les questions éthiques déployées autour de cette question laissent toutes entrevoir une même quête : la recherche d’une transmission juste, à hauteur d’enfants.
- M. Cheick Amadou DIALLO soutiendra publiquement sa thèse : Jeudi 19 juin 2025 à 14h , Université Paris XIII dénommée Université Sorbonne Paris Nord – 99, avenue Jean Baptiste Clément-93430 Villetaneuse- (IUT DE VILLETANEUSE) SALLE T204
Spécialité : Droit mention droit public
Sujet : Des conseils et comités supérieurs de la défense nationale au conseil de défense et de sécurité nationale : contribution à l’analyse de l’équilibre des pouvoirs sous la Ve République.
Résumé :
L’objet de cette thèse est de démontrer que la transformation des Conseils et Comités supérieurs de la défense nationale en Conseil de défense et de sécurité nationale, c’est-à-dire l’évolution du concept de défense nationale à celui de sécurité nationale a modifié, sous la Ve République, l’équilibre des pouvoirs institutionnels. Depuis l’extension des compétences du Conseil de défense nationale au domaine de la sécurité nationale, par le décret du 24 décembre 2009 relatif au Conseil de défense et de sécurité nationale et au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, cette institution est utilisée par le président de la République pour la gestion des crises majeures, autres que celles relatives aux conflits armés, à savoir le terrorisme, les crises sanitaire, écologique, énergétique et climatique. Cette utilisation du Conseil de défense et de sécurité nationale depuis 2015 a davantage étendu le champ d’action du président de la République. Ce dernier se sert du Conseil de défense et de sécurité nationale pour répondre aux crises diverses qui affectent la société française. C’est lui qui détermine, qualifie et élève une crise au rang de « crise majeure » , qualification qui lui permet de « mener la guerre » au réchauffement climatique, au terrorisme ou au virus du Covid-19. Cette rhétorique guerrière permet au président de la République d’exercer des pouvoirs exceptionnels sans recourir à l’article 16 de la Constitution. Au-delà de la présidentialisation du régime de la Ve République, le recours très fréquent au Conseil de défense et de sécurité nationale modifie la nature de l’action publique. Depuis 2015, toutes les actions de l’État ont pour but de prévenir et lutter contre les nouvelles formes de menaces qui pèsent sur la vie de la population. Sachant que toutes les délibérations de cette institution sont couvertes par le secret de défense nationale, on peut en déduire que la mise en oeuvre de la responsabilité politique du gouvernement par le Parlement, c’est-à-dire le contrôle parlementaire, en est davantage limitée. En conséquence, l’État de droit tend à s’effacer devant un « État de sécurité nationale », pour reprendre la judicieuse formule du professeur Stéphane Rials.
- M. Philippe DEVIN soutiendra publiquement sa thèse : Lundi 23 juin 2025 à 14h , Université Paris XIII dénommée Université Sorbonne Paris Nord – MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME (MSH), place du Pont Populaire-93322 Aubervilliers , Salle des conférences
Spécialité : Sciences économiques
Sujet : Finance solidaire et finance à impact en France : Trois essais sur les fonds d’investissement solidaires entre logique financière et extra-financière
Résumé :
Cette thèse analyse l’évolution de la finance solidaire en France à travers l’essor des fonds d’investissement solidaires. Elle met en lumière les tensions entre logique financière et l’objectif solidaire initial, en s’appuyant sur trois cas. La finance solidaire a historiquement reposé sur des réseaux locaux de citoyens et de financeurs. Depuis les années 2000, avec l’émergence des fonds d’investissement solidaires, la finance solidaire s’est institutionnalisée sous l’impulsion des politiques publiques et du cadre réglementaire. Ces fonds solidaires, généralement composés de 90 à 95% d’actifs cotés sélectionnés selon une approche responsable, et de 5 à 10% de titres émis par des entreprises solidaires, ont permis une augmentation significative des capitaux investis. Cependant, cette structuration a introduit des logiques financières altérant le fonctionnement originel du secteur. Le premier cas met en évidence l’institutionnalisation et la financiarisation de la finance solidaire. Si l’institutionnalisation a permis une expansion de l’épargne solidaire, les gestionnaires d’actifs ont introduit des logiques qui tendent à éloigner les investisseurs des entreprises solidaires qu’ils sont censés soutenir. L’étude montre que l’augmentation des flux financiers vers les fonds solidaires ne garantit pas nécessairement une amélioration du financement des entreprises solidaires. L’intermédiation accrue via les Fonds Professionnels Spécialisés (FPS) réduit la transparence et dilue l’impact réel des investissements. Le second cas compare deux fonds d’investissement : un fonds « 90-10 » et un FPS solidaire. L’analyse met en évidence des différences dans les stratégies et méthodologies. d’évaluation de l’impact. Alors que le fonds « 90-10 « cherche un équilibre entre rendement et impact via des métriques et stratégies de sélection avancées, le FPS privilégie l’investissement à fort impact mais avec une transparence, quant au reporting d’impact, plus limitée. Cette comparaison illustre les tensions entre « finance first » et « impact first », tout en soulignant que ces logiques ne sont pas nécessairement antagonistes. Le troisième cas analyse économétriquement la performance des fonds solidaires français entre 2020 et 2023. Il révèle que la composante solidaire et le score de durabilité affectent négativement les rendements financiers. Cependant, ces fonds montrent une résilience et une capacité d’adaptation qui les rapprochent des performances des fonds classiques, malgré leurs contraintes extra-financières. La thèse met en lumière les transformations profondes de la finance solidaire sous l’effet de la financiarisation et du développement des fonds d’investissement. L’essor des fonds solidaires a permis de mobiliser des capitaux importants, mais au prix d’une intermédiation croissante et d’une modification des pratiques. En effet, la finance solidaire fait face à l’immixtion des pratiques de la finance à impact et de la finance responsable, toutes deux issues de la finance conventionnelle, ce qui pose la question de la conservation des missions historiques de la finance solidaire.